billet du 29/06/2011

Par Le samedi, 28 juillet 2012

Dans Blog de Françoise

(Après plusieurs remaniements je me décide à publier cet article rédigé voici quelques

 

jours) .....

 

Une rumeur... Une question ? ..........

Quelle est cette rumeur ? Sur quoi se fonde t-elle ??? 

Lors d' un récent concert, un jeune choriste inattentif a été "repris" pour plus de concentration .... Et hop ! La Maîtrise aurait -elle le projet de "remercier" son dévoué Chef de Choeur, dont le talent et le travail ont permis, et cela depuis quelques années, à ce groupe de se monter, de se développer, et de séduire un public toujours plus nombreux ?????????

La rumeur est là mais ... se passe t-il vraiment "quoi que ce fût" et est-ce la peine de faire une  article de plus sur notre Maîtrise ? 

Si on m'interrogeais je dirais : "j'y crois pas !" ! C'est pas sérieux !!!!!!!!!"

 

Si c'était vrai  (= en supposant que) (il faudrait déjà le supposer) => imaginons quelques instants cette hypothèse  qui a tout pour sembler a priori farfelue ...

Et saisissons surtout l'occasion de parler de ce qui peut rendre difficile l'organisation d'un choeur, voire des prix à payer pour pérenniser la qualité, vouloir le meilleur  et tenir son rang parmi les organisations similaires.

En fin et en cours d'article, j'ai fait une recherche concernant quelques autres "Maîtrises de Cathédrale" où vous trouverez de quoi alimenter la réflexion (cet article ne veut en aucun cas alimenter...  des polémiques) 

 

On sait combien les voix d'enfants sont fragiles et qu'elles ont un côté éphémère. L'enthousiasme qui a présidé à la re-fondation de notre ensemble maîtrisien n'a jamais masqué la nécessité, pour une grande qualité de résultat, de fournir un travail individuel et collectif qui ne souffre pas l'à peu-près. Motivé, tout le monde doit l'être ! Et motivés individuellement, les enfants en premier doivent l'être aussi : ce sont eux qui chantent !

 

Les choeurs d'enfants les plus prestigieux recrutent sur examen,  sur audition.Par exemple "Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois". Dans leur recrutement, les résultats scolaires et une "réelle motivation pour le chant" sont pris en compte.

J'ai personnellement logé à plusieurs reprises les enfants de la Manécanterie.

Je peux témoigner là dessus.

Soucieux, ils le sont.

Autonomes, aussi : ranger ses affaires seul, pratiquer la politesse envers les autres et les hôtes, avoir son matériel en ordre, être fin prêt et à l'heure, garder le silence hors concert, entrer en ordre impeccable sans un bruit autre que celui de ses mocassins (et encore !). Et chacun sait que cette discipline librement et volontairement consentie trouve son aboutissement lors des concerts, des passages à la télévision, des interviews à l'étranger, que ce soit en Chine ou à l'autre bout de l'Europe.

Lors des débuts de cette prestigieuse chorale de garçons, Mgr Maillet disait que les enfants ne connaissaient pas la musique, qu'ils apprenaient par audition, en venant une ou deux fois par semaine après la classe.

En effet lorsqu'on écoute les enregistrements 78 tours, on est étonné par les timbres des voix, si expressifs et sensibles mais "grêles" en comparaison de choeurs comme les Wienersângerknaben ou l'Escolania de Montserrat.Cela vient du travail de la voix et du souffle.

Depuis les débuts des Manécanteries (les PCCB sont nés en 1907 et les Pueri Cantores ensuite), les conservatoires se sont développés, les choeurs d'enfants aussi et sur toute la planète. La comparaison est donc là. On ne peut se prétendre "école de chant où l'on recherche l'excellence et la formation de haut niveau avec classes "Cham",  sans l'effort consenti, sans ce travail qui accompagne.

 

J'étais au concert incriminé où "la rumeur" du départ de Christian Garneret, Chef de Choeur de la Maîtrise, aurait démarré. Franchement il ne m'a pas choqué qu'une remarque, dans l'instant de l'évènement, soit faite. C'est toujours "sur le fait", simplement mais clairement,  qu'il faut dire les choses. C'est "sur le fait" qu'il faut reprendre, afin que l'on soit compris, et ici dans l'urgence car on est sur scène ! 

 

Voici comment je comprends les choses :

L'appartenance à une Maîtrise, c'est la reconnaissance et l'acceptation de valeurs.

Le chant choral éduque à la vie en collectivité, et à la citoyenneté.

On ne chante pas pour soi-seul, mais avec et "dans" la voix des autres.

On consent à être dirigé pour cela, et l'on respecte cette rigueur dans la direction, que l'on ne peut faire soi-même, en vue de la beauté et de l'émotion que procurent toujours le résultat qui est collectif.

De son côté, le public aussi a droit à cette part de respect, par la bonne tenue des choristes que l'on voit observer ces valeurs mises en jeu lors d'un instant I jour J heure H du concert.

 

Une "Maîtrise" fondée c'est forcément un certain nombre de passages en public.

On pourrait être simplement chorale scolaire, ce qui n'a rien de péjoratif  (chaque fin d'année d'ailleurs, ces chorales se regroupent pour une unique représentation publique) car elles permettent aux scolaires de faire l'expérience du chant choral, de s'initier. Mais une chorale scolaire c'est une tout autre histoire.

Exemple ci-dessous de concert de chorale scolaire (environ une heure par semaine d'enseignement musical, la chorale étant fréquentée par des volontaires, qui ne sont pas forcément musiciens en dehors de l'école :

 

 

 

Alors que le concert d'une Maîtrise, c'est non seulement un instant de grâce  mais aussi  une sorte d'instant de vérité, la convergence de plusieurs facteurs.

Exemple ci dessous : la Maîtrise de Radio France (laïque et enseignement public) 

 

 

Autre exemple : la Maîtrise de la Cathédrale de Strasbourg (catholique, enseignement privé)

 

 

On y ressent  d'abord toute la volonté des familles présentes, volonté d'encourager, de soutenir l'effort et le bon comportement de son ou sa choriste : celui-ci n'apprend-il pas  d'abord à la maison, dans un environnement qu'on espère chaleureux et aimant, n'est-ce pas là qu'il comprend aussi quelle est sa place et comment pratiquer les bases de la civilité ? 

Dès l'entrée le spectateur mesure combien chacun est fier, dans sa tenue et sa démarche, d'appartenir au groupe.

Et c'est compliqué, pour un jeune enfant, de rester simple et souriant, de ne pas "jouer la vedette" quand il vient en procession, et qu'il monte sur les marches , de ne pas être tenté par la "graine de star attitude".

Ce n'est d'ailleurs pas rendre service aux enfants qui chantent de les sur-considérer, sous prétexte qu'ils sont mis en lumière en appartenant à un groupe de chanteurs : les voix des jeunes sont éphémères et se transforment avec l'âge ou la mue, il faut constamment  façonner ces voix dans un labeur qu'il faudrait quasi quotidien.

Le travail du choriste est long et humble. 

 

Ensuite, Il y a dans l'école tout le travail d'équipe des adultes autour d'un projet, ici, la création et la pérennité d'un ensemble vocal de qualité avec des voix d'enfants.

Contrôler l'apprentissage  des paroles des chants (les enfants chantent sans partition le plus souvent), ce qui entraîne la mémoire, revoir la présentation, l'entrée sur scène, accompagner le stress, gérer également la partie "scolarité"  : c'est un défi éducatif énorme, savoir chanter et savoir être ....

Que les enfants fréquentent le même établissement avec une structure conçue pour eux, cela représente donc un atout considérable. A l'école St Dominique ils ont cette chance, avec un internat qui permet l'accueil de ceux qui seraient géographiquement éloignés. 

 

Enfin, pour superviser l'harmonie de tous nos Petits Maîtrisiens que le public apprécie lorsque cet ensemble est sur scène, la mission de Chef de Choeur parachève tout, c'est une mission  fondamentale.

Le Chef de Choeur doit lui aussi pouvoir (c'est la moindre des choses) diriger tranquillement son petit monde car cette tâche est extrêmement difficile. L'attention des enfants est parfois fugitive, la note juste ne doit pas manquer quand un signe est envoyé. On sait également combien les horaires et le travail des enseignants sont surchargés en regard d'ailleurs de leur rémunération (ce n'est pas du bénévolat et pourtant cela nécessite beaucoup d'heures qui souvent ne se comptent pas ...et comment rémunérer la passion ?...  !).

Dans le cas de la musique, l'art est difficile et on n'en a jamais fini de vouloir perfectionner. Cela mérite le respect absolu, de la part des institutions comme des enfants et de leurs Parents.

 

Et, si la rumeur se confirmait, d'un changement de Chef de Choeur à la Maîtrise , comment ne pas remarquer, à tout le moins, le travail patient, minutieux et d'un très grand professionalisme, dont a fait preuve Christian Garneret  à la tête de la Maîtrise pendant ces cinq premières années ? L'esprit décontracté et de bonne humeur, la mise en confiance, la technique vocale, la justesse, le répertoire (Messe de Léo Delibes, Ceremony of Carols, chants de Noël, répertoire profane ...et même le travail sur une oeuvre originale créée pour la Maîtrise par un compositeur contemporain) ... Tout cela n'est pas rien et n'a pas existé sans réflexion ni talent , et a emporté un vif enthousiasme, et des applaudissements plus que nourris,  à chaque manifestation ... comme en témoignent les articles du JSL, du Bien Public, ou encore le blog de Givry où l'on peut lire le récit d'un concert et regarder un diaporama. 

 

Il est temps pour moi de balayer les "on-dit".

Chacun sait que les on-dit sont sans valeur, qu'ils nécessitent éclaircissements et  approfondissement.

Cela a juste suscité ma réaction et mes réflexions, car j'aime les choeurs d'enfants en général et la Maîtrise de la Cathédrale de Chalon en particulierà qui tant de mes souvenirs d'enfance se rattachent.

La renaissance de la Maîtrise a redonné une vitalité à la Paroisse, un coup de jeune aux offices qu'elle a animés, et une élévation spirituelle à ceux qui l'ont entendue, ainsi qu'en témoignent tous les articles que j'ai pu lire ou écrire moi-même.

 

Mon souhait - si j'en avais à exprimer, serait que la Maîtrise sorte d'un réseau peut-être trop confidentiel pour profiter largement au plus grand nombre.

Cela  irait vers une demande de plus grande communication vers l'extérieur : explications quant à l'organisation, la direction (peut-être s'oriente t-on vers une direction dans la collégialité ce qui expliquerait le prétexte de cette soi-disant rumeur ?), la présentation de l'équipe d'adultes et de l'environnement maîtrisien, les modalités de  recrutement et le choix  du répertoire, les liens avec la Maîtrise existante au Conservatoire et les structures locales,  les annonces plus visibles encore  des manifestations auxquelles la Maîtrise participe : tout cela pourrait se faire par plus d'affiches, mais surtout par la remise "en service" du site internet  avec un aspect interactif  (téléchargements des fiches d'inscription, des programmes, des bons de soutien financier, communication avec le public etc)... par exemple. 

 

Souhaitons donc que les esprits s'apaisent, que les rumeurs de taisent, que les esprits se calment,  et SURTOUT que la Maîtrise ait une longue vie encore, et durant de longues années,  pour notre plus grand bonheur !

 

Quelques liens vers des sites de Maîtrises de Cathédrales où l'on peut mesurer toute l'ampleur de la formation donnée aux enfants par la pratique du chant  :

Maîtrise de Radio-France link  (autres videos que celle proposée sur Dailymotion) 

Maîtrise de la Cathédrale de Metz link (site en création) 

Maîtrise de la Cathédrale d'Angerslink

Maîtrise de la Cathedrale de Monacolink (choeur financé par le palais royal de Monaco, nombreuses tournées, stages de chant, participation à des oeuvres vocales importantes en lien avec l'opéra monégasque) ; nous les verrons lors du mariage retransmis à la télévision Samedi. 

Maîtrise de la Cathédrale de Strasbourg link

Maîtrise de la Cathédrale de Toulouse (ex "Petits Chanteurs à la Croix Potencée" cités par Mgr Maillet dans ses ouvrages ; il y a plusieurs choeurs)link